J’ouvris une paupière et le soleil me brûla la rétine. Aussitôt je posai une patte sur mes yeux en grommelant. Je soupirai et me décidai à me lever. Je m’étirai et regardai autour de moi. Choquée de constatai que je m’étais endormis sur une branche. Je observai plus attentivement et reconnu bientôt un petit coin que j’affectionnais beaucoup mais qui était assez près de la frontière Nord-Est entre l’Oasis et le reste du monde. Je m’immobilisai le souffle court et me souvenant pourquoi je m’étais endormis loin de mes parents. J’étais partie. Et je n’avais plus le droit de les approcher de nouveau. Je ne comprenais pas ma mère. Comment avait-elle pu croire ainsi une lionne qu’elle ne connaissait pas ? Comment avait-elle pu condamner un lionceau qui ne savait encore rien de la vie ? Comment ? Pourquoi ? Les mêmes questions me tourbillonnaient dans la tête. Cela me faisait mal car les mêmes idées m’aiguillonnaient sans cesse comme des guêpes dont j’aurais dérangé le nid. J’étais abasourdit par les déclarations de ma mère, elles m’avaient choqués. Oui, c’est vrai. Mais la réaction de mon père m’avait blessée au cœur et c’était presque pire. Ma mère me piquait le cerveau sans cesse, mon père me lacérait le cœur à coup de griffes... Lequel était le pire ? Comment avait-il pu laissez faire ça ? Pourquoi n’avait-il pas protesté ? Pourquoi s’était-il soumis ? Je pensais qu’il m’aimait. Qu’il tenait à moi ! C’était un mâle adulte, capable de faire ses choix et de voir les injustices ! Pourquoi ne pas avoir réagit ? Je ne le comprenais pas...

J’étais sur une branche assez haute pour restée invisible d’en bas et assez épaisse pour rester bien droite malgré mon poids. Sous moi il y avait au moins six mètre de feuillages épais. Je jetai un coup d’œil autours de moi pour voir si je voyais quelque chose de particulier, mais la forêt restait paisible et protectrice. Je descendis un peu pour voir le sol tout en me dissimulant parmi les ombres. Quand je l’aperçus je m’élançai d’un bond souple vers une autre branche à la même hauteur, j’étais à moins de trois mètre du sol et donc visible d’en bas. Je passai ainsi d’arbre en arbre en suivant la courbe de la frontière. Je poussai un soupir quand je vis la petite source qui était dissimulée par un taillis épais. Je crois que je suis la seule à la connaître, car pour la repérer sans savoir où elle est il faut beaucoup de chance et... la voir d’en haut. Je descendis donc me désaltérer. Quand ce fut fait je bondis derechef sur une branche basse et disparue dans les feuillages. Je pris de la vitesse et mes bonds se firent de plus en plus audacieux et dangereux. Je m’amusais beaucoup, mais je savais qu’une mauvaise chute à cette vitesse même aussi bas pouvait être très dangereuse, aussi je restai relativement prudente. Au bout d’une demi-heure de bonds, je ralentis et fini par m’arrêter en nage. Je me couchai sur une branche et repris mon souffle, celui-ci était rapide et irrégulier. Je posai ma tête sur mes pattes avant et surveillai un peu ce qu’il se passait en bas. Deux lapins bondirent d’un taillis à un autre, une hermine les suivit. Au loin j’aperçus deux oiseaux bleus et jaunes dans un numéro de haute voltige. Un serpent se faufilait dans une tache d’ombre. Et deux lézards se postèrent au soleil pour bronzer. Mon souffle était maintenant apaisé et mes muscles fatigués ne demandaient qu’à se reposer encore un peu. Je n’avais pas particulièrement soif ni faim. Le soleil perçait les ramures et me prodiguait un peu de sa lumière réparatrice, et l’ombre me gardait encore suffisamment à l’abri de ces mêmes rayons. J’étais bien, je n’avais ni trop chaud, ni trop froid. J’étais en sécurité alors je décidai de faire une petite sieste, presque aussitôt je m’endormi. Je rêvai de lapins grands comme des gazelles, tout aussi rapide mais plus gras, je rêvai de énormes papillons de toutes les couleurs, d’oiseaux qui volaient dans un ciel rose et des arbres plus grands que des montagnes. Je rêvai que je pouvais y grimper toujours sans jamais m’arrêter. Et que quand je redescendais je me régalai de ces lapins titanesques. Ils étaient la meilleurs chose que je n’eus jamais manger. Doucement, mon rêve ne fut plus qu’un mélange de bruit doux comme le glouglou d'un ruisseau qui coule, de couleurs magnifiques et d’odeur qui me titillaient les narines, sans queue ni tête.

Quand je me réveillais de nouveau le soleil avait bien continué sa course dans le ciel. Mon ventre gargouilla et je me mis en quête d’un repas, en commençant déjà à oublier ce rêve. Je bondis sur une autre branche et me mis en chasse, en un instant, la jeune Maziwa qui ne ferait pas de mal à une mouche avait disparu. Il restait juste une lionne qui avait faim et qui tuerai sans hésiter pour se nourrir. Je regardais autour de moi, je flairai la moindre odeur, mes oreilles frémissaient au moindre son. Manger. Un éclair fauve sur la droite, le frémissement de la fourrure en mouvement, un battement de cœur et une odeur. De proie. Un bond silencieux. Puis un autre rapide. Un éclat de croc. Un gémissement. Ma traque était finie. Pour l’instant. Je me mis en hauteur pour protéger ma proie et entrepris de la dévorer. J’avais attrapé un écureuil fauve avec une tâche beige parsemée de trait noir plus ou moins long, sur le dos. Il était assez petit et ne me combla donc pas ma faim. Aussitôt que je l’eus fini je reparti en chasse espérant cette fois-ci attraper quelque chose de plus consistant. Sur une branche à trois mètres du sol mais toute fois bien dissimulée, je recommençai ma chasse. Les sens aux aguets je bondissais de branches en branches.

Soudain, je flairai sur une odeur de lion. De surprise je manquai une branche et tombai. Je senti une douleur fulgurante dans mon dos quand il en heurta une, puis dans les côtes alors que je tentai de me retourner pour retomber sur mes pattes. Enfin, je réussi à m’agripper à une branche mais du bout des pattes arrières, je senti le sol. Je me laissai alors lentement glisser. J’avais mal partout mais je pensai n’avoir rien de casser. Je tombai rarement mais quand je tombai je me faisais parfois très mal. Lorsque je posai mes quatre pattes sur le sol et m’assis, je bougeai prudemment mes membres un à un, les yeux fermés. Je jouais un peu avec mes muscles et doucement j’ouvris les yeux et... Fis un bond en arrière effrayé. Juste en face de moi se tenait un jeune lion. J’ouvris grand les yeux, terrifiée. Je jugeai rapidement le mâle en face de moi et décidai d’opérer une retraite rapide et de l’observer à l’abri. En deux bonds vifs je m’étais perché sur une branche à trois mètres du sol, il pouvait peut-être lui aussi sauter aussi haut mais je doutais qu’il arrive à s’y agripper et de plus, si je voyais qu’il faisait mine de bondir j’allais m’élever encore plus et là je serais intouchable, à moins qu’il soit lui aussi habitué à grimper et qu’il me suive. Auquel cas je l’entraînerai hors de l’Oasis et je me débrouillerai là bas... Auque cas j’étais dans de beaux draps surtout. Je détestai me battre. Mais, certaine d’être en sécurité ici, je le regardai. C’était un jeune mâle pas du tout du coin. Je ne l’avais jamais vu, mais je me méfiais d’expérience des mâles, et des jeunes, donc avec double raison de lui. Triple même si je considérais qu’il était un étranger. Donc je me méfiais de lui à triple raison. Je me concentrai de nouveau sur lui au lieu de rêvasser. Il avait un pelage brun foncé qui aurait pu convenir au standard de ceux de mon clan, mais sa crinière était plus claire ainsi que son ventre. Enfin, je suis mal placée pour parler de standard, étant moi-même plutôt clair. Il avait des traces sur le museau et au coin de l’œil, je me demandais brièvement ce que c’était. De là je ne voyais pas bien. Puis je décidai que d’abord ce n’était pas important, ensuite que je devais voir s’il avait des intentions belliqueuses avant de lui poser ce genre que question et qu’enfin, il n’avait peut-être pas envie d’en parler et que c’était mal poli de le questionner. Une étincelle de curiosité c’était allumé dans mes yeux et il avait dû la voir. Je m’accroupis sur ma branche. Sur la branche où j’étais il pouvait me voir lui aussi. Et d’ailleurs je ne cherchais pas particulièrement à me cacher. Après être tombée juste devant lui ça ne servirai à rien. Je me tenais immobile comme une statue mais prête à me mettre en mouvement dans n’importe quelle direction. Je laissai planer un petit moment de silence pour lui laisser le temps de parler s’il le voulait ou de détaler si il pensait pouvoir se balader dans l’Oasis tranquillement, ce qui ne serait pas le cas. Je m’étonnais qu’un étranger ait pus atteindre ce territoire car cela impliquait de traverser le désert, territoire des Jangowas. Finalement, perché sur ma branche, je demandai doucement, sans aucune agressivité dans la voie mais une note de curiosité peut-être :

- Qui es-tu l’étranger ?

J’attendais sa réponse avec un mélange d’impatience, de curiosité, et de peur...

"-Bonne nuit, Hofu." mes yeux étaient fermés et j'étais déjà à moitié endormis alors que je répondis "-Bonne nuit, Haraka". Une longue journée avait passé, et il était temps pour nous deux de se reposer. Je m'endormis donc aux côtés d'Haraka, comme chaque nuit qui avaient passées depuis qu'elle m'avait recueillie, je n'étais encore qu'un lionceau. Maintenant, j'étais un jeune adolescent, même si je ne le réalisais pas vraiment, je n'y faisais pas attention.. Cette nuit, nous la passions dans le désert, que nous avions pour but de traverser pour....rien. Notre seul but était de ne pas rester trop longtemps au même endroit, et donc de voyager. Je m'endormis donc dans le sable, adossé contre une sorte de rocher qui semblait perdu au milieu de ce désert vide.

Dormir, on ne peut pas dire que j'aime vraiment ça. Bien qu'Haraka me qualifie parfois de gros fainéant, je ne dormais que quand j'en avais vraiment besoin, le reste du temps, soit je restais là, sans bouger à réfléchir, soit je m'en allais discrètement, ce qui avait le don de mettre Haraka très en colère.. En effet, pendant ce temps, elle s'inquiète pour moi, par contre lorsque je reviens, même si je tente de me justifier en inventant que je n'étais pas très loin, là elle peut me sermonner jusqu'à la tombée de la nuit, et même parfois les jours suivants ! Enfin bref, dormir, ce n'est pas vraiment ce que je préfère dans la vie, comme vous l'aurez remarqué.. Surtout quand la nuit n'est pas de tout repos, que les rêves sont tout sauf agréables.. Comme cette nuit. A peine fus-je endormis que je me mis à rêver...Mais ce n'était pas un rêve dans lequel j'aurais souhaité rester. Ce rêve, était celui qui aimait hanter mes nuits de temps à autres. Revivre pendant la nuit une scène qui s'était passée un peu plus d'un an auparavant, celle où je me suis retrouvé seul. Mais bon, on peut dire que je m'étais habitué à l'idée que ce souvenir, je le garderais toute ma vie.

Le soleil se levait, et je fus réveillé par la lumière du soleil qui tapait plutôt fort dans ce désert.. Il faisait déjà chaud, alors que le jour venait à peine de commencer. Alors que j'ouvris les yeux, péniblement qui plus est car il faut dire qu'avoir la lumière dans les yeux pour le réveil n'est pas vraiment une chose agréable, je regardais l'endroit où Haraka s'était endormie hier.. Mais à ma grande surprise, elle n'était pas là. Je ne m'inquiéta pas tout de suite, peut-être s'était-elle légèrement déplacée pour trouver une meilleure position pour dormir.. Je ne savais pas vraiment, mais je n'y fis pas plus attention que ça au départ. Me levant et m'étirant, je bailla longuement avant de regarder autour de moi, mais je ne vis toujours pas la lionne qui pourtant le soir précédent s'était endormie auprès de moi.

Cette fois, je commençais à m'inquiéter, elle n'a pas l'habitude de s'éclipser sans me prévenir, habituellement c'est plutôt moi qui le fais.. Elle doit être partie chasser pensais-je alors avant de me recoucher et de fermer les yeux, après tout je n'avais qu'à me reposer encore un peu en l'attendant... J'ouvris soudainement les yeux. Mais une minute...On ne chasse pas dans le désert! je bondis d'un coup pour me lever, et me retrouvais alors sur mes quatre pattes. "-Haraka?!" criais-je alors en espérant qu'elle m'entende, mais j'avais beau attendre et tendre l'oreille, je n'eus droit à aucune réponse.

Il est plus prudent de l'attendre ici, sans bouger.. pensais-je. C'était ce qu'elle ne cessait de me répéter, mais au fond de moi, j'avais comme un pré-sentiment. Et si il lui était arrivé malheur? Après tout on ne chasse pas dans le désert, puis peut-être qu'en s'éloignant elle s'est perdue ou que sais-je, des lions lui sont tombés dessus et l'auraient peut-être tuée? Arrête Hofu, tu divagues.. Tu deviens fou...Attend la ici, point.. Assis dans le sable, je tâchais de garder mon calme, mais ça m'était impossible. Résiste, résiste.. Mais je ne tins que 2 minutes en place, avant de partir dans une direction au hasard dans l'immense désert dont je ne connaissais rien, je ne pouvais pas rester là à attendre alors que si ça se trouve, il y avait eu un problème. Même si c'était peu probable, je devais en avoir le coeur net.J'étais tout de même stupide de m'éloigner du lieu où nous avions dormis, car si elle revenait, elle ne m'y trouverait pas.. Mais ça, je n'y avais guère pensé, mon imagination avait dépassé la réalité, comme pas mal de fois maintenant que j'y pense..


Marchant dans le désert en cherchant de mon regard ne serait-ce qu'un indice qui me dirait qu'Haraka est passée par là, je commençais déjà à me fatiguer. Le temps était long, et alors que je me dis que peut-être il valait mieux retourner au rocher près duquel j'ai passé la nuit, je me rendis compte que je ne savais pas quelle direction emprunter, mes traces de pas avaient été effacées par le sable, et tout semblait identique... Je m'étais perdu. Dés lors , je me sentis frustré..Et j'avais peur, également, peur de ne jamais retrouver la lionne que j'étais partis rechercher. Mais bon, je n'avais pas le temps d'y penser, là, je devais retrouver mon chemin, et j'étais très mal barré.


Par là, je suis sure que c'est par là! je continuais donc ma route, quand au loin j'aperçus une forme , mais je ne savais dire ce qu'était ce que je voyais. Le rocher? Ce que j'apercevais était bien trop grand pour ça.. Peut-être valait-il mieux que je ne m'approche pas de ce lieu, mais après tout, tant que j'y étais, je n'avais qu'à y aller, et puis il y avait surement d'autres lions là bas, ou du moins d'autres animaux.. Je pourrais demander de l'aide, ou du moins trouver refuge en attendant..En attendant quoi? Aucune idée.. Il faut dire qu'après une si longue marche dans le désert, je n'avais plus trop les idées claires.

Plus j'avançais, plus je distinguais les formes et les couleurs du lieu dont j'approchais. Des arbres, de la verdure..Peut-être que finalement, la fin de ce désert était plus proche que je ne le pensais. J'accélérais donc le pas, m'approchant finalement de l'endroit en trottinant, je fus étonné lorsque je me rendis compte que mes pattes n'étaient plus sur du sable, mais sur de l'herbe... De l'herbe! Finis le sable.. J'étais tellement heureux que mon caractère de lionceau refit surface, bien qu'il faut dire qu'il n'avait pas encore disparu, et je montrais ma joie en me jetant sur le sol, et me roulant dans l'herbe.. Comportement stupide, certes, mais que voulez-vous, j'étais fière d'avoir trouvé autre chose que du sable..

Je resta couché dans l'herbe verte un petit moment, le temps de reposer mes pattes, avant de me relever et de regarder ce qu'il y avait autour de moi. D'un côté, je pouvais voir le désert d'où je venais, et de l'autre, une sorte de forêt, une jungle.. Je n'étais jamais venu par ici, Haraka ne m'a jamais montré cet endroit, mais je sais bien que j'en ai déjà entendu parlé, une fois. Je m'en souviens maintenant, c'était un lion au pelage grisâtre qui m'en avait parlé... L'oasis. Etait-ce bien ce lieu qu'il décrivait comme un paradis? Je n'en étais pas sure, mais selon moi, ça ne pouvait être que ça..

Je ne vis personne aux alentours, j'étais seul, à mon grand désarroi.. Je devais à tout prix trouver quelqu'un, c'est pourquoi je me décida à avancer au milieu de la végétation , m'enfonçant dans l'immense oasis, enfin pour moi en tout cas elle l'était. J'espérais trouver quelqu'un, et vite, mais en même temps, j'espérais ne pas tomber sur quelqu'un de mal intentionné, ou simplement d'une personne qui m'attaquerait sans hésiter. Après tout , je n'étais qu'un étranger sur ce territoire. En fait, je pense que j'espérais surtout tomber sur Haraka...

Je commençais à désespérer, et me faisais à l'idée que je ne trouverais personne, j'étais seul à présent.. Seul.. Quand une chose tomba juste devant moi, je m'arrêta subitement, surpris, je n'avais pas eu le temps de voir de quoi il s'agissait. Je remarqua rapidement qu'il s'agissait d'une...une lionne?! Ne bougeant toujours pas, je pense que j'étais encore coincé au moment où elle tomba devant moi, comme ça. Etait-ce les grands esprits qui m'avaient entendu et m'envoyaient quelqu'un pour m'aider? Mais...D'où était-elle tombée? Elle ne pouvait pas venir du ciel quand même... Je devais, à cet instant, tirer une drôle de tête.

Lorsque la lionne ouvrit les yeux et me vit, elle fit de grands yeux, recula rapidement, et en deux bonds, elle se retrouva en hauteur sur une branche. ça devait être d'une branche qu'elle était tombée, tomber du ciel, ça ne se peut pas... J'avais beau me penser intelligent par moments, mais les histoires qu'on nous raconte quand on est lionceau, j'y croyais encore par moments, à mon grand désarroi! Je leva alors la tête vers la lionne, me demandant comment elle avait fait pour grimper là-haut, en ce qui me concernait je n'avais pas passé assez de temps dans des endroits où les arbres étaient présents pour apprendre à grimper comme ça aux arbres. J'y arrivais, certes, mais avec quelques difficultés.. Je la dévisageais étrangement, est-ce de moi qu'elle avait eu peur? J'étais pourtant loin de posséder une carrure imposante, pour le moment, et n'avais guère atteint ma taille adulte.. Avait-elle au moins remarqué que je n'étais encore qu'un "gosse" selon Haraka?.. Ma crinière avait à peine commencé à pousser.
Devais-je prendre ça pour un compliment ou une insulte, que de faire fuir autre chose qu'un suricate? Je n'en savais rien, j'étais fière, mais en même temps je n'avais rien fait pour que cela se passe ainsi, alors ça m'intriguait..

Je m'assis alors , le regard fixé sur la lionne perchée sur la branche, je l'observais. Elle avait une couleur , ou plutôt un marquage assez étrange, la moitié de sa tête était plus claire que le reste de son pelage..Je n'avais jamais vu quelqu'un arborant cet étrange pelage, mais je trouvais ça joli. Qui était-elle, cette lionne ? Vivait-elle ici? Pourquoi ses couleurs étaient-elles aussi bizarres? Je me posais bien des questions sur elle, mais je me gardais bien de les poser, je le ferais plus tard, si j'en ai l'occasion..

"-Qui es-tu l'étranger?" finit-elle par me demander après m'avoir observé un instant elle aussi.

Je pris quelques secondes de réflexion avant de me décider à lui répondre. Etait-il prudent de lui parler? Habituellement, je me serais méfié, enfin un peu, mais là, elle ne me semblait pas dangereuse, et puis répondre était la moindre des politesses.

"-Mon nom est Hofu.." répondis-je en parlant à peine assez fort pour que de là haut elle puisse entendre mes paroles. "-Et vous? Qui êtes vous?.." ajoutais-je après une ou deux secondes d'arrêt.. Bien que la lionne ne semblait pas dangereuse, je ne pouvais baisser ma garde. Présent dans un lieu qui m'était inconnu, cela ne me rassurait guère, même si ma curiosité l'emportait face à l'inquiétude.



Désolée pour la qualité de la réponse, j'ai fait comme j'ai pu ^^

Alors que j’étais perchée sur mon promontoire j’observais le lion. Lui aussi me regardait. Il scrutait mon visage et je ne pus m’empêcher de lui faire un sourire -petit le sourire je ne savais même pas s’il voulait me faire du mal, je n’allais tout de même pas lui sourire s’il voulait me tuer... Je secouais la tête et continuais à le regarder. Il était plutôt petit. Même plus petit que moi. Je me raidis quand il se mit en mouvement, prête à me mettre moi aussi à bouger. Qu’allait-il faire ? Essayer de m’attaquer ? S’enfuir ? Grimper à un arbre pour m’imiter ? Je le scrutais d’un œil inquisiteur, mais je constatai vite qu’il ne fit que s’asseoir. Alors, je forçai mes muscles à se détendre, d’abord récalcitrants, ils finirent par obéir à contre coeur. Ma queue qui pendait s’agitait comme si j’allais bondir sur une souris. Une mouche voleta autour de moi et je secouai la tête pour la faire partir. Ensuite, je fixais encore le lion. Ce jeune mâle ne semblait pas vraiment méchant. Toute fois je restai sur mes gardes. Je n’avais jamais eu de rapport privilégié avec ma propre espèce et je ne voyais pas vraiment pourquoi ça pourrait changer aujourd’hui. Aussi, je me préparais à toutes les éventualités. Au bout d’un moment assez court, il me répondit :

- Mon nom est Hofu... (Il s’arrêta un court moment puis ajouta) Et vous? Qui êtes vous ?

Je fait qu’il me vouvoies me choqua, j’étais donc devenu si vieille sans m’en rendre compte ? Il avait déjà un début de crinière, il était donc assez grand pour me tutoyer... Bref, je lui lançais un petit coup d’œil et répondis doucement.

- Hofu... C’est un beau nom. Je l’aime bien. Il sonne de façon agréable à mes oreilles. Quand à moi, je me nomme Maziwa, et tutoies moi s’il te plait, j’ai l’âge d’être ta sœur, pas ta grand-mère. Que fais-tu ici ? Tu n’as pas conscience que tu pourrais être en danger ? Non pas que les Mositus soit vraiment agressif, mais les Jangowas ne sont guère sympathiques quand on s’attarde sur leur territoire...

J’osais lui faire un petit sourire, comme pour confirmer que les lions de mon clan n’étaient pas méchants. Je ne désirais pas qu’il ait une mauvaise image des Mositus. Je ne désirais non plus qu’il soit tellement en confiance qu’il se permettrait une idiotie. Je plantais mes griffes dans la branche, puis je les rétractais et je recommençais ainsi plusieurs fois, tout en réfléchissant. Une idée me traversa l’esprit. J’hésitai un instant, était-ce prudent ? Non. La réponse était claire et nette dans ma tête. Etait-ce nécessaire ? Pas vraiment... En avais-je envie ? Oui ! Sans plus hésiter, je descendis de mon arbre en un gigantesque bond, puis je marchais tranquillement pour venir me planter devant lui. Je n’étais pas bien grande, mais lui était encore plus petit que moi. Après tout, remarquais-je, il semblait tout juste sortit de l’enfance. Mais il promettait déjà d’être un beau lion. J’étais à deux mètres de lui, espace que lui comme moi, pouvions franchir en un instant. Mais je préférerais qu’il garde ces distances pour le moment. Je le jugeai d’un coup d’œil, et sentis son odeur. Il n’avait pas la même que moi, j’étais imprégnée de l’odeur de la sève des arbres, des oiseaux d’ici, de toutes ces petites touches de senteurs qui font que chaque clan à une odeur particulière. Il y avait dans son fumet, la senteur d'un autre lion, mais je n'y fis pas beaucoup attention. Moi aussi je devais avoir sur moi l'odeur de mes parents et des lions du clan que j'avais croisé récemment. Lui sentait le rien et le tout à la fois. Comme s’il avait été partout. C’était amusant à penser. Je lui lançai un regard et me dis que s’il était allé partout il était allé dans le désert. Surtout qu’il était ici, dans l’Oasis, qui était séparé du reste du monde par cette étendue de sable. Le soleil était déjà haut, constatais-je en levant le museau vers le ciel et en laissant quelque rayon de soleil me caresser le visage. Il avait du avoir chaud. Et soif. Je décidai de lui proposer d’aller boire et de remettre les formalités pour plus tard. Mais avant. Il fallait que je m’assure que personne d’autre ne s’était introduit dans l’Oasis avec lui, et qu’aucun membre de mon clan n’était là. En un mot que personne ne viendrait nous nous déranger. Je fermai les yeux un instant et m’assis. Je me détendis au maximum, tout en gardant suffisamment de conscience de ce qui m’entourait pour réagir à un danger immédiat. Si ce jeune lion aurait eut la folie d’essayer de m’attaquer. Je laissai mes sens se développer. Je mis à part l’odeur du lion en face de moi. Grâce à mon flaire, je savais où il était aussi sûrement que si je le regardais droit dans les yeux. J’attendis une bourrasque de vent et reniflai doucement. Je ne sentis rien qui ne sortait de l’ordinaire. Un fennec qui s’était mis à l’abri ici avant de retourner dans le désert, un couple d’oiseau dans les branches un peu à droite. Je tendis l’oreille. J’entendis des petits cœurs qui battaient un peu partout. Le fennec qui cherchait de la nourriture. Aucun signe de danger. Je rouvris les yeux et plantais mes yeux dans ceux du jeune lion en face de moi. Je lui fis un petit sourire et dis :

- Tu dois avoir soif après avoir autant marcher. Viens, je vais te montrer un endroit où tu pourras boire et te reposer pendant que tu m’expliqueras ce que tu fais ici, pourquoi et comment tu es venu.

Je m’efforçais de ne pas laisser toutes les questions que je me posais franchir la barrière de mes babines. Pourquoi était-il ici ? De quel clan était-il ? Avait-il voyagé seul jusqu’ici ? Si oui, comment avait-il fait pour trouver l’Oasis dans l’immensité du désert ? Si non, avec qui avait-il voyagé et où était cette personne ? Qui était-elle d’ailleurs ? Où étaient ces parents ? Pourquoi était-il venu ici ? Quelles étaient ces cicatrices sur son museau et vers son œil ? Où les avaient-il eut ? Pourquoi ? Comment ? Toutes ces questions que je devais abreuver de réponses. Mais j’avais le temps. Il fallait qu’il se désaltère avant. Je lui fis un petit sourire encourageant et j’attendis sa réponse. Allait-il venir ? Allait-il me croire ? Pensait-il que j’étais dangereuse ? Je le saurai quand il m’aura répondu... S’il me répondait.

Perchée sur sa branche, la lionne m'observait. J'en fis de même, mais resta silencieux. Après tout, Haraka m'a toujours répété qu'il ne fallait pas parler aux étrangers... Bon j'avoue que je n'ai jamais vraiment suivit les conseils d'Haraka. Mais il y aura bien un moment où je le devrais, non?
La lionne continuait de m'observer. Elle m'adressa un petit sourire, mais comment devais-je le prendre? Sourire amical, ou alors sourire qui signifie que je suis mort? Je n'en savais rien... Cependant, cette lionne au masque blanc ne me semblait pas agressive non plus. Lorsque j'eus répondu, elle semblait choquée par ma façon de lui parler... C'est à dire le fait que je la vouvoie, surement.

"- Hofu... C’est un beau nom. Je l’aime bien. Il sonne de façon agréable à mes oreilles. Quand à moi, je me nomme Maziwa, et tutoies moi s’il te plait, j’ai l’âge d’être ta sœur, pas ta grand-mère. Que fais-tu ici ? Tu n’as pas conscience que tu pourrais être en danger ? Non pas que les Mositus soit vraiment agressif, mais les Jangowas ne sont guère sympathiques quand on s’attarde sur leur territoire..." me répondit-elle alors avant de m'adresser une nouvelle fois un petit sourire. En tout cas, ce qu'elle venait de me révéler ne me donnait pas envie de rester.. Après tout, je n'avais pas envie de me faire attaquer.. Et à ce moment là, j'espérais que cette Maziwa n'était pas de ces lions attaquant les autres. Car bien que je soie un adolescent, je ne suis pas encore très doué pour le combat.. Et puis Haraka m'a souvent répété que les lionnes étaient également très douées pour les bagarres.. Mais bon, elle ne semblait pas méchante voir même agressive. Je décida donc de lui accorder le bénéfice du doute, si l'on puis dire.

D'un coup, la lionne se décida à descendre de sa branche. Elle atterrit juste devant moi. Elle semblait habituée à grimper et descendre des arbres... Que j'aurais aimé apprendre ça, moi aussi ! Elle s'arrêta à une distance de 2 mètres. Deux mètres nous séparaient, j'espérais qu'elle ne les franchirait pas pour m'attaquer, bien que j'en doutais. Après tout, si elle avait voulu m'attaquer, je crois que je serais déjà mort. Haraka ne cessait de me répéter ça, que si je ne suis pas mort dés la première rencontre c'est qu'il y a peu de chances que ça arrive... Mais que parfois ça ne veut rien dire. Elle a toujours les mots pour me rassurer, Haraka.. Et elle pense avoir un très bon sens de l'humour également..

La dénommée Maziwa se tut pendant un moment, puis... je crois qu'elle s'amusait à essayer de deviner d'où je venais, de part mon odeur. Je gardais le regard braqué sur elle, en fait je ne faisais que la surveiller.. Mais pas méchamment, bien entendu. Je n'avais nullement l'intention de l'attaquer ou quoi que ce soit. Serait-elle capable de sentir l'odeur d'Haraka aussi? Et puis... Peut-être pourrait-elle m'aider à la retrouver? J'en doutais.. Après un certain temps de silence, et bien vint encore une fois le silence ! Différent cette fois.. En fait, je n'avais pas dit un seul mot depuis que j'avais dévoilé mon nom. La lionne s'assis un instant, et ferma les yeux. Je ne comprenais ce qu'elle faisait.. Peut-être qu'elle écoutait simplement les sons de la nature? C'était étrange. Je ne comprenais pas vraiment.. Mais je ne bougeais cependant pas. En fait, depuis toute à l'heure, j'étais resté assis..

La lionne rouvrit les yeux et planta son regard dans le mien, avant de sourire légèrement, et de déclarer "- Tu dois avoir soif après avoir autant marcher. Viens, je vais te montrer un endroit où tu pourras boire et te reposer pendant que tu m’expliqueras ce que tu fais ici, pourquoi et comment tu es venu."

Il est vrai que je commençais à avoir soif.. Mais pouvais-je lui faire confiance? Mon caractère s'apparentait toujours à celui d'un lionceau, par moment.. Ou du moins de mon caractère lorsque j'étais encore un lionceau. Après tout, cela ne faisait pas si longtemps que ça que je ne l'étais plus. Dans ma tête je n'étais pas vraiment un adolescent, bien que j'avais changé sur certains points. Je décide de la suivre. Voilà tout. Je me leva alors et regarda la lionne. Un simple hochement de tête, c'est ce par quoi je répondis.. Du moins pour commencer. "-J'avoue qu'il faut chaud ici.. Et puis il n'y avait pas d'eau là-bas, dans le désert.. " je soupira légèrement. "-Et au fait..Désolée si je v... t'ai vexée en te vouvoyant... Mais on m' a toujours dit que la politesse voulait qu'on vouvoie les étrangers.."

J'hésita un moment, avant de continuer à parler. "-Si je suis venu, ce n'est pas pour attaquer quelqu'un ou quoi que ce soit... Vous n'auriez pas croisé une lionne que vous ne connaissiez pas ?.. Elle s'appelle Haraka... Et je la cherche en fait.. D'où ma venue ici.." autant tenter de savoir si elle avait croisé Haraka ou si elle ne la connaissait tout simplement pas.. Sinon, et bien... tant pi. J'espérais tout de même qu'elle puisse m'aider. Et puis sinon, tant pi, je poursuivrais mes recherches plus tard. En attendant, peut-être qu'on pourrait faire connaissance, Maziwa et moi? Après tout, j'avais toujours aimé faire de nouvelles rencontres.. Et là, j'étais tombé dans un lieu que je ne connaissais pas, apparemment où les lions n'étaient pas toujours sympathiques.. Il était peut-être utile de se faire des amis, du moins à mon sens !

Désolée :

Le jeune lion restait assis tout le long de mon inspection. J’avoue qu’il ma facilita la tâche car séparer une odeur du reste n’est pas simple, mais quand ce qui la possède s’amuse à bouger et donc à la transporter partout avec lui, c’est encore pire. Il resta quelques secondes immobile, il semblait réfléchir à ma proposition pour boire. Un instant je me demandai pourquoi. Après avoir traverser le désert sous ce soleil brûlant il devait mourir de soif. Et même boire rapidement s’il ne voulait pas risquer une méchante insolation. Puis je compris qu’il n’y avait pas que moi qui me méfiais. Lui aussi semblait sur ces gardes. De plus, je constatai une nouvelle fois qu’il était très jeune. Je cherchais un moyen de le mettre en confiance totale, je réfléchie un peu puis m’allongeai dans la position du sphinx. Je lui lançais des coups d’œil fréquents mais de plus en plus je regardai ailleurs. Tout en tendant l’oreille pour ne pas me faire surprendre. J’observais le manège d’un couple de aras bleu. Ils virevoltaient en symbiose entre les arbres, dans un concert de cris aigues mais harmonieux. Je pensais que pour un étranger, ce genre de spectacle devait paraître étrange et beau. C’est ce que j’avais trouvé petite et mon cœur se laissait toujours séduire par le spectacle des oiseaux faisant de la haute voltige. Ils montèrent haut dans le ciel puis l’un d’eux chuta suivit de très près de l’autre, ils firent une magnifique chute libre puis, déployant leurs larges ailes, ralentirent leurs chutes et passèrent juste au dessus de nos têtes en déplaçant une masse d’air impressionnante. L’herbe se coucha sur leur passage et nos poils remuèrent en même temps. Je tendis la tête pour savourer cette fraîcheur bienvenue. Un mouvement du jeune lion me tira de ma rêverie, je me redressai aussitôt et il me dit d’une voix douce en hochant la tête :

- J'avoue qu'il faut chaud ici... Et puis il n'y avait pas d'eau là-bas, dans le désert... (Il poussa un soupir) Et au fait... Désolé si je v... t'ai vexée en te vouvoyant... Mais on m’a toujours dit que la politesse voulait qu'on vouvoie les étrangers..."

Je lui répondis doucement :

- C'est juste que je n'aie pas l'impression d'être aussi vieille...

Mais il continua :

-Si je suis venu, ce n'est pas pour attaquer quelqu'un ou quoi que ce soit... Vous n'auriez pas croisé une lionne que vous ne connaissiez pas ?.. Elle s'appelle Haraka... Et je la cherche en fait.. D'où ma venue ici..

Je fronçais les sourcils. Je me repassais ma matinée en tête mais je n'avais rien vu, entendu ou sentit de particulier. Je répondis donc d'une voix légèrement absente :

- Non, je n'ai pas sentit sa présence, je doute qu'elle soit venue ici. Du moins, pas du nord. J'ai parcouru toute la frontière ce matin. Si cette Haraka c'est aventurée dans l'Oasis, elle est quelque part plus au sud. J'irai voir un peu plus tard. De toute façon, si une lionne est dans l'Oasis elle ne passera pas très longtemps inaperçus.

J'hésitai un peu puis demandai :

- C'est ta mère ?

Je lui fis un sourire désolée et secouai la tête comme pour chasser cette histoire. Je suis vieille et la mère d'Hofu a disparu... Je m’apprêtais à sauter sur une branche quand je me dis qu’il n’arriverait sûrement pas à me suivre. Après l’avoir vu de près, ces muscles à leurs formes, ne semblaient pas être fait pour grimper, mais plutôt pour marcher. Ce jeune lion avait du en parcourir des kilomètre pour sentir le tout et le rien et pour avoir des muscles ainsi. De toute façon, cette partie de l’Oasis était plutôt ancienne et trompeuse, les arbres étaient gros mais éloignés. Avec sa carrure du jeune lion, il ne pourrait pas sauter d’une branche à une autre branche sans risquer à tous instant de tomber et de se casser les os. Je l’imaginais brièvement dégringoler d’une branche comme le petit oisillon il y avait temps d’année. Je bloquais mon geste et poussais un profond soupire. Je me retournais lentement vers ce jeune lion et lui fit :

- Tu ne sais pas grimper n’est ce pas ?

Ce n’était pas réellement une question. Il savait peut être monter au arbre mais pas comme je l’entendais. Je me résolu donc à parcourir le chemin à patte. Je soupirai derechef et m’enfonçais dans l’Oasis. Mis à part la petite mare de tout à l’heure, le point d’eau du clan et deux trois autres bien plus enfoncés dans l’Oasis il n’y avait pas vraiment de point d’eau dans le coin. Je me décidai donc à l’emmener au premier. Il n’y avait pas trop long à faire. Je me mis en marche tout en réfléchissant. Je ne savais pas vraiment comment il ferait pour rentrer. Mais je pense qu’il allait devoir boire à cet endroit, car je ne l’emmènerais pas ailleurs. Je pense que si n’arriverai pas à grimper je l’aiderai. Même si là aussi, je doutais de la façon dont je devais m’y prendre. Mais il boirait là. Surtout que l’eau ces temps-ci n’était pas très sûre des lions étaient morts. Et on avait découvert récemment qu’elle en était la cause. Même si certains avaient accusé les Jangowas, il y avait eu aussi des morts de leur côté. Enfin d’après les rumeurs car je en m’approchais plus trop des autres lions de mon clan ces temps. Je me demandais alors avec effrois s’il n’avait pas bu de l’eau contaminée. Je ne retournais brusquement vers lui, mon poil c’était hérissés et mes oreilles plaqués en arrière. Je murmurai, ma voix coupée par la peur était un peu rauque et cassée :

- Rassure moi, tu n’as pas bu dans une flaque ou au marais avant de venir ici !

Nous étions arrivés. Devant nous se dressait ce taillis de branches et d’arbre entremêlés dans un fouillis indescriptible. Je lui chuchotais encore :

- Tu n’as vraiment pas choisi le meilleur moment pour venir visiter nos terres. Cet endroit est frappé d’une redoutable épidémie. Elle se transmet par l’eau. Si tu en as bu avant, tu risques gros. Alors je t’en pris, rassure moi, dis moi que tu n’as pas bu...

Je le regardais intensément. J’étais vraiment très inquiète et je souhaitais de tout mon cœur qu’il ne soit pas aller au marais se désaltérer.

Avant que je ne réponde, la lionne se coucha sur le sol, comme pour montrer que je n'avais rien à craindre d'elle..Puis, des oiseaux passèrent au dessus de nos têtes. Des oiseaux dont la couleur dominante était le bleu. J'en avais déjà vu, une fois, lorsque j'étais plus jeune.. Ce sont des perroquets, mais je ne me souvenais plus du nom exacte de ces volatiles. En tout cas, ils semblaient bien s'amuser, à voler de la sorte. J'aurais bien aimé être un perroquet...Ou n'importe quel oiseau, tant que celui-ci peut voler. Voyager sans difficultés, ça doit être génial. Généralement, c'est dans ces cas-là qu'Haraka serait intervenue, toujours fidèle à elle même.. Tu veux ressembler à ces oiseaux, dont l'intelligence est égale à celle d'un cailloux? Cesse tes rêveries, certes voler est un atout, mais les rois de la savane, ce sont les lions, pas les oiseaux. je suis sure qu'elle m'aurait dit cela, ou quelque chose du genre en tout cas..


Lorsque j'eus répondu, la lionne se redressa, avant de me répondre " C'est juste que je n'avais pas l'impression d'être aussi vieille...", d'une voix calme et douce. J'étais quand même embarrassé, à cause de moi elle se trouvait vieille... Quel boulet je fais parfois. Enfin, à ce moment, c'est ce que je pensais. Je continuais dans ma lancée et posa alors ma question. La lionne fronça les sourcils, puis se mit à réfléchir.. Enfin, je crois. "Non, je n'ai pas sentit sa présence, je doute qu'elle soit venue ici. Du moins, pas du nord. J'ai parcouru toute la frontière ce matin. Si cette Haraka c'est aventurée dans l'Oasis, elle est quelque part plus au sud. J'irai voir un peu plus tard. De toute façon, si une lionne est dans l'Oasis elle ne passera pas très longtemps inaperçus." finit-elle par me répondre, l'air un peu absente. Surement plongée dans ses pensées..

Je ne pu me retenir de soupirer longuement. Ainsi donc la direction que j'avais décidé d'emprunter n'était pas la bonne. En même temps, il y avait peu de chances pour qu'elle le soit.. Mais l'espoir fait vivre comme on dit, enfin apparemment on dit ça, parce que personnellement je n'ai entendu cette expression que rarement. Mais parfois j'aime l'utiliser , même si je ne la comprend pas totalement.. Pour paraître plus intelligent ! Et puis.. C'est marrant. Enfin bref, je soupira profondément. Je commençais à désespérer.. Où était Haraka, dans ce cas? Je devais la retrouver.. Je le devais.

La dénommée Maziwa semblait hésiter. "- C'est ta mère ? " finit-elle par me demander, avant d'afficher un sourire désolé. Je releva légèrement la tête, et regarda la lionne. Je ne savais pas quoi lui répondre.. "-C'est tout comme.. Elle m'a recueillis lorsque je me suis retrouvé seul.. " finis-je par dire. La lionne secoua la tête et s'apprêta à sauter sur une branche. Pendant un moment je me demanda comment j'allais pouvoir suivre.. Mais elle stoppa son geste, avant de se retourner lentement vers moi. "Tu ne sais pas grimper n’est ce pas ?" me demanda-t-elle alors. En guise de réponse, je secoua timidement la tête. "-Pas comme vous je crois.." ajoutais-je à mon signe de négation. Elle semblait habituée à grimper aux arbres, vu comment elle le faisait toute à l'heure, alors que moi, je ne restais jamais assez longtemps dans un endroit remplis d'arbres pour apprendre à escalader ceux-ci. Je savais me hisser sur une branche , mais pour en descendre c'était déjà une toute autre affaire.. Et puis sauter de branches en branches comme elle le faisait, ça, j'en étais incapable. J'étais plutôt orienté vers la marche, parcourir de longues distances.. Même si j'aurais aimé grimper aux arbres comme certains le font.


C'est donc sur la terre ferme que nous nous enfoncerions un peu plus loin dans l'oasis. Je restais derrière la lionne, tout d'abord simplement parce que je connaissais rien à cet endroit, et ensuite parce que... J'étais habitué à marcher derrière, avec Haraka. Elle n'aimait pas que je la devance de trop, et de la sorte elle pouvait vérifier qu'il n'y avait aucun danger devant, avant que je ne passe également. Tout à coup, alors que nous marchions, Maziwa se tourna vers moi, le poil hérissé et les oreilles en arrière. Je me demandais ce qu'elle avait. Surpris, je fis d'abord un bond en arrière, avant de la regarder d'un air interrogateur.

"Rassure moi, tu n’as pas bu dans une flaque ou au marais avant de venir ici !" me demanda-t-elle alors. Je réfléchis un instant. J'avais la bouche ainsi que la gorge sèches, et mourrais de chaud.. Je pense donc que non, je n'avais pas bu depuis un certain temps, sinon, je m'en souviendrais je pense. Puis, un mot me fit tilter. Le marais. J'y avais été , il y a quelques mois à peine.. Je m'en souviendrais toujours, et jamais je ne souhaiterais y retourner. J'avais là-bas fait la rencontre d'un imposant lion au pelage gris. Mais le souvenir que j'en garde, de ce lieu, c'est tout d'abord cette odeur nausée à bonde qui s'en dégageait. Jamais je ne boirais l'eau de cet endroit, jamais. Je suis sure qu'elle est empoisonnée ou je ne sais quoi, en fait !

"Tu n’as vraiment pas choisi le meilleur moment pour venir visiter nos terres. Cet endroit est frappé d’une redoutable épidémie. Elle se transmet par l’eau. Si tu en as bu avant, tu risques gros. Alors je t’en pris, rassure moi, dis moi que tu n’as pas bu.." continua Maziwa, limite en murmurant. Une épidémie? A cause de l'eau? Je n'en avais pas entendu parler... Mais, et si tous les points d'eau avaient été contaminé? Même les rivières et les lacs? Mais.. Nous étions à la recherche d'un endroit où boire.. Si c'était risqué, pourquoi m'y emmener? A moins qu'elle ne veuille m'assassiner?! Je secoua la tête. J'étais stupide de penser ça moi.. Mais comme je l'ai déjà dit de nombreuses fois, j'avais une imagination débordante.

"-Pas ici, non.." c'est tout ce que je pu dire. En fait, je n'avais bu aucune goutte d'eau depuis la veille. Mais.. Et si Haraka était bien venue ici, sans que personne ne s'en rende compte, et qu'elle avait bu cette eau contaminée..? A cette pensée, un frisson me parcourut le dos. Mais il ne fallait pas s'imaginer le pire.. Alors j'essayais de chasser cette idée de mes pensées.

"-Mais pourquoi vous restez ici alors?" décidais-je d'ajouter. C'est vrai.. Si c'était si risqué qu'elle me le disait, pourquoi continuer à vivre dans un endroit où l'eau n'est pas bonne à boire? Je ne comprenais pas vraiment..

Le jeune Hofu semblait inquiet pour cette lionne. Alors que je lui avais demandé qui était cette lionne pour lui, il m’avait répondu en relevant un peu la tête. Mais j’eus l’amer sensation en entendant cela, que la vie du félin n’avait pas été toute rose.

- C'est tout comme... Elle m'a recueilli lorsque je me suis retrouvé seul...

Que dire après ça ? J’avais envie de lui poser des tas de questions et cela se lisait tellement facilement sur mon visage, je n’avais vraiment pas ce don qu’on certain pour cacher ce qu’ils pensent. Pour moi, autant que je les dise à voix haute, ce serait peut-être même plus dur à décrypter en les disant qu’en les affichant ainsi... Mais je retins mes questions une fois de plus et les remis à plus tard. Il devait boire avant de parler. Ensuite on verra. Il répondit à mon autre question avec :

- Pas comme vous, je crois...

Je le regardai d’un air sévère et en imitant (mal) sa petite voix je fis d’un tout ironique et comique :

- Pas comme Vous mémé, je crois, mais vous savez, avec vos rhumatismes vous devriez arrêter de jouer aux écureuils dans les arbres, vous allez finir par vous cassez quelque chose très chère Mamie qui est extrêmement vieille !

Je poussai un soupir dramatique et théâtral. Mais je me retenais derechef de dire tout haut ce que je pensais. J’avais vraiment envie de m’élever dans les branchages en sécurité. Mais je ne pouvais décemment pas laisser Hofu ici alors que je grimper à l’abri de tout. Surtout que c’était sûrement lui, le plus en danger de nous deux. J’étais sur les terres de mon clan. Je me mis en route. Tout le long du voyage il avait marché derrière moi. J’avais trouvé cela un peu étrange, alors je m’étais un peu écarté pour qu’il se mette à côté de moi mais il avait semblé suivre le mouvement. Je repensais un peu au fait qu’un peu plus tôt il m’avait dit ne pas beaucoup marcher. Peut-être était-ce une habitude... Peut-être qu’il n’y avait pas fait attention tout simplement. Puis je pensais à l’eau et lui posai la question. Les quelques temps qu’il mit à me répondre me parurent être des heures. Mon poil s’hérissait en vagues régulières. Je frissonnais à la simple idée qu’il ait bu l’eau. Enfin, il me dit :

- Pas ici, non...

Je poussai donc un immense soupir de soulagement. Mes muscles se décontractèrent et j’eus l’impression d’être plus légère. Un sourire joyeux me vint aux babines et je le regardai d’un air presque tendre. Je répondis alors, tout aussi doucement qu’au part avant :

- Heureusement jeune Hofu, heureusement.

Je me tus un instant, j’écoutais les sons de la nature, tous ces frémissements qui m’étaient familiers. J’étais très sereine tout à coup. Je me surpris même à ronronner doucement tel un chaton. J’espérais qu’il ne m’avait pas entendu même si j’en doutais, j’espérais quand même car il avait l’air plongé dans ses pensées. Tout à coup il frissonnait et sortit de sa rêverie. Il me dit alors quelque chose qui stoppa aussitôt ma joie. Qui la transforma, qui la modifia en quelque chose d’autre. Ma joie rose clair avait viré au noir profond. Voilà longtemps que je n’avais pas ressentit cela... Comme on l’appelait déjà ? Ah oui ! La colère. Ce qu’il me dit me mis en colère.

- Mais pourquoi vous restez ici alors?

Je le regardai un instant l’air profondément choquée. J’étais blessée. La colère, la tristesse, la solitude, la honte et le désespoir se lisaient sur mes traits. Je rentrai la tête sur les épaules et bondis. Je me posai sur une branche basse sur laquelle je me mis à marcher de long en large tout en continuant de le regarder du coin de l’œil. J’avais la tête et la queue basse. Je ne comprenais pas. Je prononçai alors sûrement la plus longue tirade qu’il obtiendrait de moi.

- Partir ? Partir... Je n’y avais même pas pensé. Comment voudrais-tu que l’on parte ? Sans rire ? Cet endroit est entouré d’un désert géant et hostile. Les Jangowas nous bondiraient à la gorge. Les plus jeunes et les vieux ne survivraient pas. Nous ne pouvons pas partir. Même si nous suivons le fleuve, nous serons aussitôt repérer par les Jangowas. J’ai entendu des histoires horribles de lions qui ont eut l’audace outrancière de pénétrer sur leur territoire. Tu as déjà vu Hofu, des lions a qui ont a arraché une patte ? Ou deux ? Qui ont les flans déchiquetés ? Une oreille ? Qui ont eut un œil crevé ? Beaucoup de ces blessures s’infectent. Et nous ne pouvons rien faire pour ça. Des lions, des lionnes. Des jeunes qui ne se sont pas rendu compte du danger. Qui sont sortit de notre territoire et en sont revenu en sang. Quand ils ont eut la chance de revenir. Tu as déjà vu des familles brisées par la perte d’un ou plusieurs de leurs membres ? Tu sais ce que c’est ? Serais-tu près, volontairement, à condamner tous les lionceaux et tout les lions qui ont été dépassé par le temps. Ceux qui ne pourrons pas courir assez vite, assez longtemps. Les mères qui s’effondrerons de chagrin en voyant leurs petits mourir. Les pères qui tenterons de les forcer à se relever mais qui seront eux aussi rattrapés. Pourrais-tu, tourner le dos aux blessés qui ne pourront pas continuer de courir ? Ceux qui ne pourrons plus se battre ? Pourrais-tu, sachant que tu connais la plus part d’entre eux depuis ton plus jeune age ? Pourrais-tu courir tout en sachant que si toi tu tombes, personne ne viendra à ton secours ? Moi je ne peux pas. Je n’y avais même pas pensé. Ce que tu me dis et inenvisageable. Nous ne pouvons pas condamner ainsi notre population. Alors jeune Hofu, je me rends compte que ces mots ont été durs. Et que je ne connais rien de toi. Tu as peut-être vécu cela, tu as peut-être vu de telles blessures. Tu as peut-être vu des lions mourir ainsi. Je suis désolée. Mais je préfère croire que ta question était dotée d’innocence et non pas mesquinerie. Aussi je ne t’en tiendrai pas rigueur. Mais je vais te dire quelque chose d’autre. Quand on sait où chercher, l’eau peut venir très facilement à nous. De la bonne eau pure et non contaminée. Tiens, observe et apprend.

Je quittai ma branche. D’un bond souple, je me posai derrière l’épais taillis qui lui bloquait la route. Je tournai un instant en rond puis, je repérai une fougère qui pouvait être déplacée facilement pour lui laisser la voix libre. Alors, en prenant soin de ne pas casser sa tige, je la pliai. Ainsi se dévoila aux yeux d’Hofu, cette mare, petite mais remplie d’eau pure, transparente qui glougloutait paisiblement en promettant d’étancher les soifs et de rafraîchir les corps. Je lui fis un grand sourire, l’invitant à entrer par ce petit trou. Il était juste assez fin pour s’y faufiler et j’espérai qu’il me ferait confiance jusqu’au bout et qu’il ne s’était pas effarouché à cause de ma longue tirade. Derrière moi, une grenouille bondit dans l’eau avec un petit « Plouf » qui me fis sourire de tous mes crocs.

Alors que je lui répondis qu'Haraka était un peu comme ma mère, elle se retint de poser d'avantage de questions. Comment savais-je qu'elle se retenait? Et bien ça se voyait fortement sur son visage, en fait. Par contre, lorsque je lui répondis que je ne savais surement pas grimper aux arbres comme elle, elle eu une nouvelle fois l'air fâchée... Zut! Je l'avais vouvoyée.. La gaffe. Bravo Hofu, bravo.. j'avais l'impression d'entendre Haraka dans ma tête, comme si elle était là, parfois.. "- Pas comme Vous mémé, je crois, mais vous savez, avec vos rhumatismes vous devriez arrêter de jouer aux écureuils dans les arbres, vous allez finir par vous cassez quelque chose très chère Mamie qui est extrêmement vieille !" je pense que je l'avais en effet vexée..

Je pris un air embarrassé, baissant les oreilles et regardant le sol. "-Je voulais pas....Enfin...D..Pardon..C'est...Puis...L'habitude alors.." j'étais tellement embarrassé que je ne pouvais rien dire de très clair... Je fis alors mine de sourire, un sourire crispé.. Elle poussa un soupire théâtrale, bien que je ne sache pas vraiment ce que ça signifie en fait, ou plutôt ce que ça veut dire. Mais je sais que c'est ça, c'est tout.

Puis, je lui dis que je n'avais pas bu d'eau ici. Elle semblait alors soulagée, et sourit. Quant à moi, je me demandais encore si je devais lui répondre, vu comment je l'avais vexée un peu plus tôt, mieux valait que je ne dise rien de plus. "- Heureusement jeune Hofu, heureusement." répondit-elle alors simplement. Nous continuions de marcher, quand elle me parla de l'épidémie qui se répandait par l'eau. Un frisson me parcourut le dos à ce moment.. C'était horrible. Et évidemment il fallut que je pose une question.. Cette stupide question "Pourquoi vous restez ici alors?" Je pense que je n'aurais pas du poser cette question, car Maziwa changea une nouvelle fois d'humeur, à cause de ça. Apparemment j'étais doué pour énerver les gens.. Haraka me l'avait souvent répété.. Elle me disait également souvent que je n'étais ... comment c'était déjà? Ah oui "Tu n'es qu'un idiot. Sers toi un peu de ta tête avant de parler." Voilà. Et bien je me rendis compte qu'elle avait raison..

La lionne semblait choquée, en fait. Elle bondit alors sur une branche d'arbre, et se mit à y marcher, un peu comme si elle tournait en rond, faisait les cent pas, mais sur sa branche. Tête basse, elle semblait perdue.. Puis, me regardant, elle se mit à parler. "Partir ? Partir... Je n’y avais même pas pensé. Comment voudrais-tu que l’on parte ? Sans rire ? Cet endroit est entouré d’un désert géant et hostile. Les Jangowas nous bondiraient à la gorge. Les plus jeunes et les vieux ne survivraient pas. Nous ne pouvons pas partir. Même si nous suivons le fleuve, nous serons aussitôt repérer par les Jangowas. J’ai entendu des histoires horribles de lions qui ont eut l’audace outrancière de pénétrer sur leur territoire. Tu as déjà vu Hofu, des lions a qui ont a arraché une patte ? Ou deux ? Qui ont les flans déchiquetés ? Une oreille ? Qui ont eut un œil crevé ? Beaucoup de ces blessures s’infectent. Et nous ne pouvons rien faire pour ça. Des lions, des lionnes. Des jeunes qui ne se sont pas rendu compte du danger. Qui sont sortit de notre territoire et en sont revenu en sang. Quand ils ont eut la chance de revenir. Tu as déjà vu des familles brisées par la perte d’un ou plusieurs de leurs membres ? Tu sais ce que c’est ? Serais-tu près, volontairement, à condamner tous les lionceaux et tout les lions qui ont été dépassé par le temps. Ceux qui ne pourrons pas courir assez vite, assez longtemps. Les mères qui s’effondrerons de chagrin en voyant leurs petits mourir. Les pères qui tenterons de les forcer à se relever mais qui seront eux aussi rattrapés. Pourrais-tu, tourner le dos aux blessés qui ne pourront pas continuer de courir ? Ceux qui ne pourrons plus se battre ? Pourrais-tu, sachant que tu connais la plus part d’entre eux depuis ton plus jeune age ? Pourrais-tu courir tout en sachant que si toi tu tombes, personne ne viendra à ton secours ? Moi je ne peux pas. Je n’y avais même pas pensé. Ce que tu me dis et inenvisageable. Nous ne pouvons pas condamner ainsi notre population. Alors jeune Hofu, je me rends compte que ces mots ont été durs. Et que je ne connais rien de toi. Tu as peut-être vécu cela, tu as peut-être vu de telles blessures. Tu as peut-être vu des lions mourir ainsi. Je suis désolée. Mais je préfère croire que ta question était dotée d’innocence et non pas mesquinerie. Aussi je ne t’en tiendrai pas rigueur. Mais je vais te dire quelque chose d’autre. Quand on sait où chercher, l’eau peut venir très facilement à nous. De la bonne eau pure et non contaminée. Tiens, observe et apprend."

Puis, elle descendit de sa branche, atterrissant sur le sol, de l'autre côté des plantes.. Quant à moi, je restais immobile. J'appréhendais sa réponse, et bien là... Je pense qu'il y avait de quoi. Je ne bougeais donc pas, choqué à mon tour. Je ne savais pas comment j'avais pu ne pas résonner ainsi. Surement parce que je ne connaissais pas l'histoire de ce clan aussi bien que Maziwa, qui y vivait. Cependant, lorsqu'elle eu dit " Tu as déjà vu des familles brisées par la perte d’un ou plusieurs de leurs membres ? Tu sais ce que c’est ? ", je du retenir mes larmes, qui étaient prêtes à couler. Je connaissais ça. Ma mère est morte. La dernière fois que j'ai vu ma famille je n'avais que quelques mois, et ce fut un bain de sang. Un combat contre les hyènes. J'en fus rescapé, en vie mais blessé, mais jamais je n'ai revus ma famille. Je n'avais plus de nouvelles d'eux, je ne savais même pas s'ils avaient survécu. Et puis maintenant, Haraka avait disparu. Peut-être qu'elle était morte, elle aussi. Comme ma mère avant cela. Je n'en savais rien. En tout cas, ce long discours m'avait bien remis les idées en place, mais m'avait aussi rappelé les dures moments du passé, ceux que je tentais vainement d'oublier. Apparemment, elle aussi devait connaître ça.. Du moins ce qu'elle racontait. Mais comment aurais-je pu le savoir?..

Je ne dis donc plus un mot. Quand Maziwa raparut, déplaçant une plante.. Une fougère je crois, qui cachait une marre d'eau. Enfin, marre.. elle n'était pas fort grande tout de même, mais c'était assez pour s'y abreuver. De l'eau limpide et claire comme de l'eau de roche. La lionne sourit et m'invita à passer par le passage qu'elle avait ouvert, pour aller vers cette marre.. J'entra donc et me dirigea vers le point d'eau, mais je ne bus pas tout de suite... Après tout j'avais déjà fait assez de gaffes pour le moment, je pense. J'observais le point d'eau, toujours silencieux. En fait je n'osais tout simplement plus rien dire, de peur de mal faire.