En cette nuit de la Saison Sèche, Anoki restait toujours éveillé mais au côté de sa famille. Nahodha, son père, dormait à point fermé et Ashkii, eh bien .... Il dormait à la manière Ashkii ... Le rouquin émit un léger rire en voyant son jumeau dormir toujours de cette même façon. Seulement, cela ne dura pas et il préféra fixer l'horizon tout en poussant un léger soupir. Voilà bien trois mois que Kuzali, la reine aimé de tous ses sujets, avait été assassiné ... Par qui ? Personne ne le savait, et encore moins Anoki.

Il bascula alors sa tête en arrière pensant alors, à toutes les répercussions que cette mort avait eu sur la famille royale. Il était clair que tous étaient endeuillés mais certains en étaient-ils allés penser jusqu'à se venger ? Le jeune guerrier secoua sa tête de gauche à droite, en tant que Pridelander, il n'avait pas à penser à ce genre de chose. Et puis, si tel était le cas, il suivrait la famille royale sans hésiter.

Voyant finalement que le sommeil ne le gagnait toujours pas, il s'osa à aller sur le Rocher de la Fierté et de loin, il vit une silhouette portant l'héritage du soleil. Kuzali ? Non ce n'était qu'Awena et non pas la défunte reine.
Tout à coup, Anoki se sentit terriblement triste pour la princesse héritière, lui, il n'avait jamais connu la perte d'une mère, il n'en avait jamais eu, il ne pouvait donc comprendre ou partager sa peine avec elle.
Mais malgré la gêne de devoir s'approcher de sa bien-aimée, il s'avança vers elle, jugeant bon de mettre ses sentiments de côté afin de la soutenir, en quelque sorte.

« Bonsoir, princesse. Puis-je me joindre à vous ? »

Il préférait toujours demander, car, il était fort possible qu'elle veuille se trouver seule, afin de réfléchir calmement à des choses dont le guerrier ignore.

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C'est donc sans grande surprise que la jeune lionne lui intima de venir la rejoindre. Anoki ne se fit pas prier et s'assit à ses côtés, ainsi, il fixa tout comme la princesse, le lointain ou bien ces quelques étoiles scintillant dans le ciel.

« Comment vas-tu ? »

Le rouquin porta alors soudainement son regard sur la future reine. Elle arborait ce même sourire faussé que lorsqu'elle discutait avec tous ses sujets. Il était clair que le mâle se doutait un peu de son état émotionnel, pour autant, il se voyait mal lui dire que ce sourire était faux.
C'est donc en tentant d'être le moins brusque possible qu'il lui répondit, souriant :

« Je vais très bien, merci. Bien qu'un peu endeuillé comme tous nos camarades. »

Bien qu'il ne pouvait inévitablement changer de sujet, il pu tout de même ne pas prononcer le nom de la défunte reine. C'est donc tout en finesse qu'il déviait tout en étant dans le vif du sujet.
Il attendit quelques secondes puis tout en pesant ses mots, il finit par lui poser cette même question, par simple politesse :

« Et vous, comment allez-vous ? »

Il se doutait qu'elle ne lui dirait jamais la vérité, après tout c'était l'héritière, elle se devait de faire bonne figure, de paraître forte afin que ses loyaux sujets se portent à leurs tours, en bonne et due forme.

Anoki en devint donc soudainement compatissant de son rôle, elle se devait de prendre la relève de son père, ce qui voudrait dire qu'elle devrait supporter - plus tard - son départ mais aussi prendre les devants du clan. Tout ceci était malheureux mais ainsi en était la vie.

La fille de Kuzali déclara qu'elle se remettait de la mort de sa mère bien que son ton mêlait peine et aucun enthousiasme. Awena cachait mal son jeu, cependant Anoki fit comme si tout ce qu'elle disait était vrai, histoire de ne pas l'attrister plus que ça. Il déclara alors discrètement qu'il s'en voyait rassuré bien qu'on fond, il s’inquiétait énormément pour elle.

Comme le rouquin pouvait s'y attendre, la lionne au pelage de soleil préféra changer de sujet en dérivant sur une question toute autre. Elle demanda donc au guerrier s'il croyait aux Grands Esprits. Bien que rien ne prouvait qu'ils étaient réels, Anoki y avait toujours cru. Bercé par les sages paroles de sa nourrice et de son père à leur sujet.

« Bien entendu ! Les plus anciens ont toujours eu tendance à nous raconter certains mythes sur eux. Je suppose votre père vous faisait aussi part de toutes ces légendes ? »

Quand il disait nous, le fils de Nahodha venait surtout à parler de son frère mais aussi de Tan Diel avec qui il avait passé le plus clair de sa jeunesse. En quelques sorte, il avait toujours été un frère pour lui donc bien plus qu'un meilleur ami.
Cependant, là n'était pas le sujet et le rouquin vint à réfléchir à sa supposition. Kumpa avait toujours été un roi à l'âme noble, cependant, le mâle n'avait jamais entendu plus long à son sujet si ce n'était ses exploits lors de l'époque sombre. Il se pouvait donc qu'il se trompe mais, d'un côté, comment ne pas y croire avec tous ces pridelanders qui rabâchent ce genre de choses aux tous petits.

Awena était soudainement souriante, mais sincèrement, sûrement était-elle en train de penser à son enfance où son père et sa mère tâchaient de l'instruire comme toute sa fratrie mais aussi en tant que future reine, future guide de Prideland. Enfin, la lionne doré lui répondit qu'Anoki avait raison, Kumpa lui avait tant appris et elle lui semblait si gratifiante.

Soudainement, elle pointa de sa patte le ciel parsemé de constellations, la princesse héritière en indiqua qu'une seule, déclarant qu'il s'agissait de la Grande Ourse qui en cette soirée était bien à découvert. Par la suite, elle montra l'étoile polaire, le rouquin en fut fasciné par tant de savoir, lui-même n'avait jamais sû que chacune d'entre elles portaient un nom distinct.

Après un léger silence, la fille de Kuzali poursuivit, demandant s'il en connaissait d'autre. Il la fixa un peu gêné avant de répondre :

« Navré, je ne suis pas aussi doué que vous en la matière ... En fait, ça peut paraître idiot mais mon père m'a toujours raconté que des étoiles déchues vivaient parmi nous ... »

Raconter cette histoire à un personnage si important pour son peuple ne lui plaisait pas tant que ça, il trouvait ça tellement bête, pourtant, c'était le savoir que lui avait légué Nahodha. Il reprit alors, toujours aussi gêné.

« D'après lui, les femelles sont les cadeaux du ciel, il émit un léger rire, C'est un peu bête comme réflexion, n'est-ce pas ? »

Ah les bêtises du jeune Nahodha, ancien officiel coureur de jupon de Prideland, sûrement l'un des pires durant son adolescence mais bon, jamais il n'avait eu l'audace de sous-estimer ou de rabaisser les femelles.

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