3 mois. Cela faisait 3 mois qu'ils avaient quitté la jungle Zawadi. La femelle bien que très éprise d'Uhta, son compagnon, ne souhaitait pas rompre la promesse qu'elle avait faite à son ami et Chef Tenzin de le suivre dans son voyage initiatique à la recherche de Terres d'accueil pour son Clan. C'est aussi pour Uhta qu'elle partait, elle ne supportait plus de vivre sous le joug des Lamasus, elle ne rêvait que du jour merveilleux où tous deux pourraient vivre en couple, en paix avec qui sait des enfants. C'était ce que pensait la naïve Leilani à son départ de la jungle avec ses camarades. Tenzin lui faisait confiance, il le voyait dans le regard qu'il posait sur elle. Il était vrai que son élection en avait surpris plus d'un, car il était plutôt jeune, et son départ également car elle était al doyenne du groupe. Mais oser les choses ne requérait aucun âge. Et puis si Leilani ne le faisait pas maintenant, elle ne le ferrait probablement jamais, c'était une chance en or. Le voyage se déroulait bien, l'ambiance dans le groupe était sympa. Jusqu'au moment où tout bascula. Alors que cela faisait 1 mois environ qu'ils étaient partis, la doyenne brune ressentait des choses bizarres. Elle avait l'impression de se traîner, avait des nausées, des mots de tête. Très vite les camarades commencèrent à jaser qu'elle était enceinte, et ils avaient raison. Elle vit aussi la cohésion du groupe changer. Tout le monde faisait bien plus attention à elle.

Quant à Tenzin, il se faisait distant. Sans doute n'était-il pas ravi à l'idée de traîner une lionne faible et enceinte dans son sillage. Leilani, en était attristée. Heureusement, le groupe la soutenait. Elle grossissait de jour en jour, on lui disait qu'elle était jolie et épanouie. Ils étaient gentils avec elle. Même si Jekhat et Tenzin ne voyaient vraiment pas cet grossesse d'un œil positif. Chaque jour, Leilani touchait son ventre, et parlait aux petits êtres qui grandissaient dedans - parfois même elle leur chantait des comptines. Sa mère disait que c'était important de parler aux lionceaux, même avant leur naissance. Ses pensées se dirigeaient alors souvent vers celle-ci, ainsi que son père et Uhta. Uhta, le beau mâle rouge dont elle attendait des enfants. Rien que cette pensée suffisait à répandre une vague de chaleur en elle à chaque fois.

Aujourd'hui Leilani est sur le point de donner naissance à la descendance d'Uhta, et elle n'a jamais eu si peur de toute sa vie. D'ici une semaine, ou à peine plus ils naîtraient. Et si elle n'était pas faite pour être mère ? Et si ils étaient tous morts nés ? Ces questions la poursuivaient même jusque dans ses rêves. Et ce matin encore, la femelle se réveilla en sursaut. Réveillant Aruna par la même occasion. "Hey! Tout va bien ma belle?" lança-t-elle en se rapprochant d'elle. Son amie avait une expression inquiète sur le visage. Comme Leilani ne répondait pas, elle posa une patte sur son front. Lei rit. "Juste du stress et puis .. approche!" la femelle pris sa patte et la posa sur son vente énorme qui bougeait "Ils sont en forme." La femelle rouge foncé fronça le sourcils une seconde et sourit à son amie.

La journée avançait, et le femelle n'en pouvait plus d'être constamment suivie, même si elle aimait beaucoup la sollicitude de son groupe à son égard, c'était trop d' oppression. Elle vait demandé la possibilité de faire une courte pause dans le voyage, étant donné que sa grossesse était presque à son terme, elle ne pouvait pas marcher sur de longues distances sans risquer des problèmes. Nous étions aux alentours du milieu d'après-midi, quand la brune décida d'échapper à la surveillance d'Aruna. Elle alla se balader avec une certaine lenteur, non loin du grand baobab. La dernière fois qu'elle avait vu celui-ci, elle était très jeune. Non pas que ce fut dérangeant, juste cela lui rappelait des bons souvenirs. Les heures de jeux en tout insouciance avec Naniloha. C'était avant que celle-ci n'ouvre une plaie béante dans la famille unie qu'ils étaient. La tristesse et la mélancolie apparurent soudainement dans son regard à la manière d'une brume légère.

Puis soudain, elle repensa à l'épreuve qui l'attendait dans quelques jours. La peur la fit vaciller. Elle tomba couchée, la tête qui tourne. Pas très bien.